La question est d’actualité pour de nombreux territoires. Au 1er janvier 2024, le tri à la source des biodéchets devra être organisé. En soutenant quatre solutions de proximité, le Syctom accompagne les collectivités adhérentes vers la recherche de solutions locales déjà éprouvées pour la collecte, le tri et le traitement des déchets alimentaires. Revue de détail des 4 projets lancés en 2020.
En 2018, le Syctom lançait un appel à projets pour contribuer à l’émergence de solutions pour la gestion des déchets alimentaires. Le syndicat soutient 4 projets parmi les 16 candidatures reçues. Les initiatives sélectionnées s’inscrivent toutes dans une logique d’économie circulaire en proximité et doivent démontrer leur viabilité économique et opérationnelle pour le tri, la collecte et le traitement des déchets alimentaires.
Travail et Vie, un circuit court et vertueux
Intégrée dans un projet environnemental et social d’agriculture urbaine, la solution développée par la Ferme du Rail en plein cœur du 19e arrondissement de Paris incarne un cercle vertueux. Ici, on produit des fruits et légumes, consommés sur place dans le restaurant de la Ferme ouvert au public, avant de transformer les déchets alimentaires en compost sur le site pour amender la terre du potager, qui produira des fruits et légumes… bis repetita.
Pour compléter les apports en biodéchets de ce circuit très court, une dizaine de restaurants du quartier sont collectés quotidiennement en vélo électrique. Gérée par l’entreprise « Travail et Vie », la Ferme revêt également une dimension sociale, avec l’emploi et la formation sur le site d’une dizaine de personnes en insertion, notamment pour le maraîchage, la fabrication du compost et la restauration.
C’est aussi un projet tourné vers le quartier, puisque les riverains peuvent venir y déposer leurs déchets alimentaires, recueillir des conseils et récupérer du compost pour leurs jardinières et plantations. Les perspectives pour les prochains mois : étendre ce flux d’apport volontaire.
EN CHIFFRES
Collecte : 20 t/an, dont 3 t/an pour les ménages
3 postes en insertion (pour la collecte et le traitement) et 2 maître-composteurs
Les Alchimistes, une collecte à cheval 100% écologique
Tout aussi vertueuse, la solution développée par les Alchimistes à l’échelle d’un quartier de 10 000 habitants, Le Clos Saint Lazare à Stains en Seine-Saint-Denis, fait preuve d’originalité. A raison de 4 passages par semaine, un chariot tracté par un cheval assure une collecte des déchets alimentaires du secteur. Equipés d’un bioseau, les habitants volontaires collectent leurs déchets, avant de les déverser dans des bacs spécifiques aménagés dans leur quartier. Cette tournée hippomobile est complétée par la collecte des restaurants scolaires et des commerces du secteur.
Installé au cœur du quartier, un composteur électromécanique assure le traitement des déchets collectés. Le compost produit est redistribué aux habitants et équipements du quartier.
Essentiels à la réussite du projet, des partenariats ont été noués avec les associations et structures à proximité. Les perspectives pour les prochains mois : étendre la collecte à 600 habitants pour une collecte estimée à 1,5 t par mois.
EN CHIFFRES
Collecte et traitement : 6t/mois (dont 4 t par les ménages)
3 postes sur le site : 1 poste pour la collecte (dont ½ poste de cocher) et 2 postes pour le traitement
Bee&Co, une production compacte et industrielle
A l’origine de ce projet, la rencontre de 4 ingénieurs et le dépôt d’un brevet autour d’une solution locale de micro-méthanisation pour le traitement de déchets alimentaires à Vitry-sur-Seine. Dans un périmètre inférieur à 5 km, Bee&Co assure la collecte des déchets alimentaires d’une cuisine centrale, d’une quarantaine d’établissements scolaires, de restaurants administratifs et de 2 marchés, à raison de 2 à 4 tournées par semaine.
Acheminés par un véhicule roulant au gaz naturel (GNV), les déchets sont traités par un micro-méthaniseur installé à Vitry-sur-Seine. Réservé aux déchets alimentaires, ce process produit de l’électricité, ainsi que du compost et de l’eau industrielle utilisés pour l’entretien des espaces verts de la ville. Cette action est complétée par un important volet de sensibilisation mené en partenariat avec les services de la Ville de Vitry-sur-Seine. Le développement du dispositif est en marche : Bee&Co vient d’étendre son intervention auprès de 10 écoles de Villejuif.
EN CHIFFRES
Collecte et traitement : 300 t/an
1 salarié pour la collecte et le traitement
DM compost, une solution verticale
Pour ce projet, la solution proposée vise à optimiser l’espace au sol dans une zone urbaine dense. A raison de 2 passages par semaine, les déchets alimentaires sont collectés à Valenton par véhicule GNV, auprès de 10 restaurants scolaires, d’un marché, d’une vingtaine de restaurants et commerces privés et de deux résidences d’habitants.
Ils sont ensuite traités localement sur le site de DM Compost installé en zone industrielle, via une micro-plateforme de compostage à faible consommation énergétique.
Le compost est stocké dans des caisses-palettes qui s’empilent pour former des colonnes de rangement permettant un gain de place précieux. Autre originalité de cette solution, la collecte se déroule en vrac, sans sac, ce qui simplifie le tri.
Pour promouvoir ce projet, des actions de sensibilisation sont menées en partenariat avec les services de la ville. Les perspectives pour les prochains mois : la commercialisation du compost en circuit court et l’ouverture d’une deuxième plateforme en 2022.
EN CHIFFRES
Collecte et traitement : 60 t/an
5 postes : 1 responsable développement, 1 chef d’atelier et 3 opérateurs en insertion
A DÉCOUVRIR
Ces 4 projets en détail : mesdechetsalimentaires.fr/traitement-local/
Publié le 9 décembre 2021
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