Grâce à un appel à projets lancé en 2018, le Syctom accompagne trois initiatives de traitement des déchets alimentaires de proximité. Ces trois expériences favorisent la collecte en transport doux et le lien social.
Actuellement le traitement des déchets alimentaires collectés est réalisé principalement par méthanisation (95%) et de façon moindre par compostage (5%). Lorsque, au printemps 2018, le Syctom lance un appel à projets pour le traitement local des déchets alimentaires, sa démarche porte quatre ambitions.
Tout d’abord, il veut contribuer à l’émergence de procédés innovants. Il entend ensuite favoriser une collecte en transport doux. Il souhaite également participer à l’installation de ces solutions en proximité. Enfin il espère encourager le lien social par la diffusion des produits issus de ces traitements, comme les engrais naturels provenant de la méthanisation ou encore le compost.
Trois projets sélectionnés et subventionnés
Si un projet est encore à l’étude, trois ont été retenus fin 2018, portant chacun une expérience singulière au regard de critères qui correspondent aux quatre grandes ambitions de l’appel à projets. Tous apportent des solutions de précollecte, de collecte, de traitement et de communication. Tous seront aidés par une subvention qui contribuera à asseoir leur modèle économique. Tous bénéficieront d’un suivi et feront l’objet d’un contrôle quant à la tenue de leurs objectifs. Car ce soutien vise au terme de l’expérimentation à s’assurer de la viabilité des trois initiatives.
Les Alchimistes… et leur cheval
Situé sur le territoire de Plaine Commune, dans le quartier du Clos Saint-Lazare de Stains, quartier faisant l’objet d’une réhabilitation de l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine (ANRU), le projet des Alchimistes vise une population de 10 000 habitants. Disposant d’un bioseau à domicile, ces derniers devront déposer leurs sacs transparents biodégradables remplis dans des bacs installés dans du mobilier urbain conçu à cet effet. Puis la collecte sera réalisée à cheval grâce à une remorque tractée qui accueillera le bac plein, alors remplacé par un autre, mais vide. Les déchets alimentaires recueillis seront traités dans un composteur électromécanique. Côté emploi, deux postes et demi sont nécessaires pour mettre en place ce dispositif.
Travail et Vie… et ses triporteurs
Après deux ans d’expérience dans le compostage, Travail et Vie souhaite : étendre son dispositif auprès d’un plus grand nombre de producteurs de déchets alimentaires du 19e arrondissement de Paris et offrir une solution de traitement pour les déchets carnés. Après une étape de sensibilisation, les particuliers pourront apporter leurs bioseaux directement à La Ferme du Rail dotée d’un composteur électromécanique. Les 22 professionnels (restaurants, supermarchés, commerçants…), également formés, seront collectés en porte-à-porte par des triporteurs. Deux maîtres composteurs encadreront huit agents en emploi d’insertion.
Bee and Co… et sa box qui « méthanise »
Sur le territoire de Grand-Orly Seine Bièvre, plus précisément à Vitry-sur-Seine, le projet Vitry Bee’Z est destiné : à des producteurs non ménagers avec une cuisine centrale, un self municipal, des établissements scolaires, deux marchés forains ; et à quelques particuliers. Un triporteur servira de support à la sensibilisation. La collecte sera effectuée via un véhicule électrique alimenté par une borne située en proximité immédiate de la machine de microméthanisation appelée BioBeeBox. De la taille de deux conteneurs, cette toute petite unité nécessite l’intervention d’un agent : elle produit de l’électricité et de l’engrais naturel pour le sol.
Viabilité et pérennité
Faire de ces start-up du traitement local des déchets alimentaires des entreprises viables et pérennes : c’est le pari du Syctom. Appelées à concourir à des consultations publiques, elles devront progressivement adapter leur coût à leur marché qui est concurrentiel. Suivez leurs évolutions avec la création prochaine d’une rubrique dédiée à l’avancée de ces projets !
Découvrir la présentation et les étapes de l’appel à projets lancé en 2018
Publié le 25 mars 2019
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