Pratiqué dans un jardin, un appartement ou en pied d’immeuble, le compostage connaît un engouement certain depuis plusieurs années. Cette pratique, encouragée par le Syctom, s’inscrit dans un contexte de réduction et de valorisation des déchets, avec la nécessité, à l’horizon 2025, d’organiser un tri à la source des déchets alimentaires ménagers et non ménagers.
Depuis plus de dix ans, la prévention et la valorisation des déchets fait partie de la feuille de route du Syctom. Parmi les axes forts de son engagement auprès des 85 communes de son territoire, le syndicat mise sur la pratique du jardinage durable et du compostage et met en œuvre une offre de services pour développer cette solution complémentaire à la collecte des déchets alimentaires. Une première action planifiée sur trois ans a permis l’installation de 52 000 composteurs sur le territoire du Syctom. Si le compostage individuel s’est bien développé, le Syctom s’est fixé de nouveaux objectifs avec le doublement du nombre de sites de compostage collectifs et de foyers pratiquant le compostage collectif en 2020.
Deux solutions de compostage individuel
Le composteur domestique de jardin remporte un franc succès, avec plus de 20 000 équipements recensés en 2018. Cette solution permet de collecter déchets alimentaires et déchets verts pour produire du compost pour le jardin. Autre solution de compostage individuel, le lombricomposteur dont les installations ont doublé en deux ans pour atteindre 14 670 unités en 2018. Sous la forme d’une colonne de boîtes empilées, ce composteur d’appartement collectant uniquement des déchets alimentaires et installé généralement sur un balcon permet de produire, en trois à six mois, des fertilisants pour plantes d’intérieur et jardinières grâce à l’action de vers et de micro-organismes. Cette solution, qui pouvait au départ soulever des réticences, suscite désormais l’intérêt des particuliers.
Le compostage collectif prend le pas sur l’individuel
Quant à la pratique du compostage partagé, elle gagne du terrain, grâce aux actions d’accompagnement initiées par le Syctom. En deux ans, la tendance s’est inversée avec 51 % de foyers privilégiant le compostage partagé contre 49 % pour l’individuel.
Installés en pied d’immeuble pour une vingtaine de foyers en moyenne, à l’échelle d’un quartier pour près de 150 foyers et dans certains équipements publics (cantines scolaires, crèches…), ces composteurs de grande capacité accueillent les déchets alimentaires des ménages, associations, structures publiques. Chacun trie ses déchets alimentaires dans des bioseaux, puis les transporte dans ses points d’apport volontaire de proximité. Ces déchets organiques sont ensuite recouverts de matières sèches puis mélangés en surface pour favoriser la décomposition. Après neuf mois de processus, sous la vigilance d’un référent composteur désigné, le compost produit sert de fertilisant pour les plantes vertes et jardinières des habitants, mais également pour les espaces verts et jardins partagés du quartier.
Du compost à grande échelle
En parallèle de ces initiatives individuelles ou collectives, une partie des déchets alimentaires collectés auprès des ménages et professionnels (restaurants, marchés…) par une entreprise partenaire du Syctom est également valorisée, via une plateforme de compostage. Le compost fabriqué est utilisé par les agriculteurs, limitant ainsi leur recours aux engrais chimiques.
Un accompagnement complet
Pour assurer l’émergence et la pérennité de ces solutions de compostage individuel et collectif, le Syctom propose une palette d’accompagnement complète et structurée pour ses collectivités adhérentes. Il fournit ainsi, à celles qui en font la demande, l’intégralité du matériel nécessaire (composteurs, bioseaux, tige de brassage…), à seulement 10 % de son prix d’acquisition par le syndicat.
Ces avantages financiers sont complétés par une série d’actions comme l’accompagnement à la mise en œuvre d’un site de compostage partagé (pieds d’immeuble et quartier). Un maître composteur se déplace pour établir un diagnostic de site, peut intervenir en réunion de syndic ou de copropriété, et ensuite assure la mise en place avec un suivi régulier. Le Syctom propose également une évaluation annuelle des programmes de compostage engagés par les collectivités, ainsi qu’une analyse physico-chimique du compost produit.
Un volet « formation » assuré par des maîtres composteurs, des kits de sensibilisation ou encore un site dédié au compostage (jecomposteenville.fr) complètent utilement ces actions.
Des perspectives d’avenir
Ces différentes actions initiées par le Syctom portent leurs fruits. Les tonnages de déchets alimentaires et déchets verts, qui sont séparés de la collecte des ordures ménagères par le compostage individuel et collectif, ne cessent d’évoluer sur le territoire du syndicat, pour atteindre 14 700 tonnes en 2017, soit une hausse de près de 1 700 tonnes en 2 ans. Près de 4% de la population du territoire, représentant 203 000 habitants pratiquent le compostage, à titre individuel ou collectif, un ratio en constante évolution depuis quelques années.
Les objectifs stratégiques inscrits dans la convention que le Syctom a signé avec l’ADEME sont déjà atteints pour 2020, avec un chiffre de 100% des collectivités adhérentes ayant signé un contrat de partenariat avec le Syctom. Ce résultat donne un bon signal à la poursuite du plan d’actions déployé par le Syctom et des perspectives d’avenir pour tout un territoire.
En savoir plus : jecomposteenville.fr
Crédit photo : © Syctom
Publié le 22 mai 2019
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