Depuis quelques années, le compostage collectif connaît un véritable essor, que ce soit en pied d’immeuble, à l’échelle d’un quartier ou en établissement. Encouragée par le Syctom et les collectivités adhérentes, cette pratique nécessite une mise en place bien encadrée et un suivi régulier, gages de réussite et de pérennité.
A l’échelle d’un quartier ou d’un immeuble, le composteur collectif a progressivement fait sa place dans le paysage des centres urbains. Aujourd’hui, on en dénombre plusieurs centaines en pied d’immeubles sur le territoire du Syctom. Si la pratique du compostage collectif s’inscrit dans un contexte de réduction et de valorisation des déchets, elle reflète avant tout une volonté partagée des citoyens.
Car à l’origine de l’installation d’un composteur, il y a souvent un ou plusieurs habitants convaincus du bien-fondé de la démarche. Toutefois, si la volonté est nécessaire pour donner l’impulsion, elle n’est pas suffisante.
Convaincre pour faire adhérer
Premier facteur de réussite pour un composteur collectif : parvenir à convaincre la copropriété et recueillir l’adhésion du conseil syndical. Pour cette étape, la pédagogie est essentielle et devance l’action. Un ou deux habitants, à l’initiative de la démarche et référents du site, jouent le rôle de porte-parole pour expliquer le projet et recruter des futurs participants. Si le fonctionnement d’un composteur et sa finalité remportent facilement l’adhésion, ce sont surtout les craintes des habitants qui doivent être levées. Nuisances olfactives, présence éventuelle de moucherons et de rongeurs, les explications nécessitent d’être argumentées pour rassurer.
Afin de conforter les référents du site dans leur rôle d’animateurs auprès des habitants, le Syctom propose une journée-formation « référent de site », alliant théorie et pratique. Des guides de sensibilisation à la pratique du compostage en ville, édités par le syndicat, servent également de supports pédagogiques et sont consultables sur le site : jecomposteenville.fr
Assurer la pérennité et l’autonomie
Pour favoriser l’émergence et la pérennité d’un projet de composteur collectif, un deuxième interlocuteur, appelé maître-composteur, entre en scène. Généralement mandaté par la collectivité pour étudier la viabilité du projet, il travaille main dans la main avec le ou les référents du site. Le maître-composteur évalue le nombre de foyers participants, le potentiel de production de compost et son utilisation, par exemple, comme apport pour les espaces verts de la copropriété. Il veille aussi au bon dimensionnement des bacs et étudie la disponibilité sur place de la matière sèche, indispensable au bon fonctionnement d’un composteur.
Associé à l’installation du composteur, puis aux premières opérations de retournement pour créer le compost, le maître-composteur épaule les référents pour préparer leur pleine autonomie. Cet accompagnement en amont, puis durant les premiers mois de fonctionnement, favorise la réussite du projet.
Créer et entretenir la dynamique collective
Après le démarrage du projet, il reste à favoriser son développement. Si le compostage connaît une certaine saisonnalité avec une période plus calme en hiver, l’enjeu des référents de site est d’animer le lieu tout au long de l’année. Chargés du bon déroulement du compostage, de la récolte et de la distribution du compost, les référents doivent entretenir cette dynamique collective entre voisins. C’est ainsi que tous les habitants volontaires pour l’apport de déchets alimentaires sont invités à participer aux différents gestes de bon fonctionnement du composteur. Chacun peut ainsi mélanger le compost ou rajouter de la matière sèche si besoin. Au-delà de cette contribution collective, le composteur favorise le lien social et l’entraide entre voisins autour par exemple d’un potager. Cela passe aussi par l’organisation de moments conviviaux, comme des goûters ou apéros-compost !
L’activité des référents est mobilisatrice, mais la dynamique peut s’émousser au fil du temps. Pour garder une bonne motivation, chaque site doit être animé par un réseau de référents qui se relaient régulièrement. L’engagement humain constitue, à n’en pas douter, le premier atout pour promouvoir et pérenniser une démarche de compostage collectif.
Publié le 9 avril 2021
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