D’abord expérimenté dans les restaurants scolaires et le self des personnels de la Ville, le tri des déchets alimentaires s’étend aujourd’hui au quartier Monmousseau-Vérollot. Comment a cheminé cette initiative ? Retour sur sa mise en œuvre.
Rentrée 2017. Les élèves des écoles d’Ivry-sur-Seine, qui déjeunent à la cantine, découvrent le tri des déchets alimentaires. Il est alors mis en place de manière expérimentale dans les établissements scolaires. C’est à cette époque également que débute la collecte pour le self des personnels de la Ville. Voilà une première initiative destinée à aller beaucoup plus loin.
Premiers succès
Douze mois plus tard, les résultats sont au rendez-vous : 88 tonnes de déchets fermentescibles ont été collectées, permettant de produire plus de 40 000 kWh d’énergie verte. Face au succès de l’expérimentation, la ville d’Ivry-sur-Seine et l’établissement public territorial Grand-Orly Seine Bièvre, avec l’ingénierie du Syctom, décident d’amplifier l’expérimentation et de l’étendre à tout un secteur géographique. Cette montée en charge préfigure l’entrée en vigueur de la loi sur la transition énergétique et la croissance verte : elle veut qu’en 2025, les déchets alimentaires soient triés partout et par tous. Les tests réalisés ici serviront de modèle lors de la généralisation de cette nouvelle collecte sélective.
578 adresses concernées à Monmousseau-Vérollot
C’est dans le quartier de Monmousseau-Vérollot que l’expérimentation passe à une nouvelle échelle. 578 adresses sont retenues lors de l’étude préalable. Les citoyens ont été répartis en deux groupes : les producteurs ménagers (les particuliers habitant dans 404 pavillons et 142 immeubles) et les producteurs non ménagers (les professionnels correspondant à 32 structures administratives ou commerciales). Pour tous, cette nouvelle collecte s’effectue en porte-à-porte et grâce à un bac spécifique.
Une information de proximité
Comment ces habitants ont-ils été informés de ce grand changement dans leur vie quotidienne ? Ils ont d’abord reçu un courrier de la mairie précisant le principe de cette collecte des déchets alimentaires ainsi que les bénéfices attendus. Car du biogaz est produit à partir de la décomposition de la matière organique contenue dans ces déchets. Composé de méthane, ce gaz peut être utilisé pour alimenter les foyers en chauffage, faire rouler les bus, produire de l’électricité… tout en diminuant les émissions de gaz à effet de serre par rapport à l’utilisation de combustibles fossiles traditionnels. Par ailleurs, ce processus permet, en plus du biogaz, de produire un engrais naturel pour l’agriculture locale, réduisant d’autant l’utilisation d’engrais chimique sur le sol francilien.
Et une sensibilisation sur mesure
Gérer les restes du repas : une famille ne s’organise pas de la même manière que les agents d’un restaurant collectif ! C’est pourquoi la sensibilisation s’est adaptée à chaque groupe de participants. Des éco-animateurs sont intervenus en porte-à-porte auprès des ménages. Ils leur ont distribué des kits de tri comportant : un P’tit bac de 7 litres, un guide de tri et deux rouleaux de sacs de 10 litres. Les professionnels, quant à eux, ont reçu deux à trois sacs de 10, 60 ou 110 litres. C’est d’ailleurs ce qu’ils continueront à recevoir chaque semaine selon leur taille et leur activité. De leur côté, les quatre écoles du quartier bénéficieront d’interventions pour expliquer aux enfants du CE2 au CM2 comment et pourquoi trier leurs déchets alimentaires.
La collecte, effective depuis mi-septembre
Démarrée le 17 septembre 2018, la collecte a lieu le lundi matin. Les déchets alimentaires ramassés sont ensuite acheminés vers une unité de méthanisation.
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Publié le 24 septembre 2018